Cette page est en construction permanente. Elle attend vos anecdotes, vos souvenirs, tout ce qui peut nous rappeler le Bureau Central Radio qui fut, pour beaucoup, l'une de nos premières affectations. 

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 ANECDOTES DE 1 à 8

1 - De Alain Dewaële  le 15/2/2008

Allez, je me lance ! Ce sont  quelques souvenirs, en vrac, de la période Bcr. Tout d'abord ce fut ce cours de Villejuif interrompu par ce que l'on a coutume d'appeler :"les événements de mai 68". J'étais un peu jeune et je pensais qu'il fallait absolument que j'aille faire acte de présence à Villejuif. Je craignais pour ma paie. Les transports étant en grève, je suis allé à pied de la porte dorée (12°) à Villejuif. Je ne l'ai fait qu'une fois ! Les jours suivants je me suis présenté à la poste mais bien vite même les bureaux de poste ont fermé !

Quand nous avions un service assez long (un 12/20 h par exemple). Nous avions le droit d'aller nous restaurer 20 minutes au bar. Pendant ce temps, la position était tenue par un collègue. Jour après jour, les 20 minutes devenaient 25 puis 30 et peut-être plus. Quand la maîtrise estimait qu'il y avait abus, elle organisait une "descente" et il ne fallait pas se faire prendre en dépassement. Les jours suivants nous prenions 20 minutes..... puis 25 .... Nous avions inventé le mouvement perpétuel.

Nous avions un système bancaire interne très performant. Il ne s'agissait pas de "gros sous" mais "d'heures". Lorsque nous faisions un remplacement, le collègue remplacé nous faisait un "chèque". En fait, il écrivait sur une feuille le nombre d'heures que le bureau d'ordre devait débiter sur son compte et créditer sur le nôtre. Quand on connaît le nombre d'agents (1500) dans ce bureau on a une idée du travail que cela devait représenter pour nos collègues du bureau d'ordre.

J'ai joué avec l'équipe seconde de foot de l'ASPTT radio pendant deux ou trois années (72 à 74). Je n'avais pas de voiture à l'époque. Je rentrais parfois avec le gardien de l'équipe : Jean-claude Gillet. Il avait une 2 cv (je n'en suis plus si sur en l'écrivant.. c'était peut être une 4L faites moi penser à organiser prochainement un jeu-concours "quel était la voiture du goal de l'équipe 2 !) Bref, nous avions déjà eu une rupture de cardan sur le périphérique une fois précédente et je me demandais ce qui allait nous arriver cette fois. En passant près d'une bouche de métro nous avons senti un souffle d'explosion. Jean-claude arrête son véhicule. De la bouche (de métro pas de Jean-claude) sort une fumée très importante. Puis une femme apparaît revenant de l'enfer. Nous allons la voir pour éventuellement lui porter secours. Elle est totalement sourde et nous fait comprendre qu'il y a eu une explosion dans la station de métro. Un hôpital est proche, nous allons la conduire afin de la faire admettre d'urgence. Nous apprendrons par les journaux du lendemain qu'un mari quitté avait décidé de faire "sauter" sa femme. Il se baladait dans le métro avec une valise contenant les explosifs et les détonateurs. A l'armée j'avais appris que cela ne se faisait pas car c'était trop risqué. Ils avaient raison !

Courant 74, le secrétaire de la section cfdt du bcr a du céder sa place. Nous n'avions pas de remplaçant et le bureau, auquel j'appartenais, décida de mettre en place un système de roulement. Trois volontaires se désignent dont "ma pomme" ! Je prends le premier tour pour quelques mois et voilà qu'arrive la grande grève de 74 ! Vous connaissez la suite, 42 jours à essayer de maintenir la foi et l'espérance en des jours meilleurs à des camarades dont certains - qui les blâmera - voyaient avec terreur leur compte bancaire s'épuiser et commençaient à se dire qu'ils n'allaient pas tarder à ne manger que ces fameuses  tubercules importées  par l'ami  Parmentier !  Quand nous sommes rentrés avec bien peu d'acquis j'avoue que j'étais mal dans mes baskets ! Cela n'a pas duré longtemps. J'ai été convoqué immédiatement par les "hautes autorités" du bureau afin de me signifier mon départ vers Tours. Ma fiche de vœux n'avait pas un an d'ancienneté... Le secrétaire de la cgt, un breton, a eu la même surprise. Nous avons eu nos mutations en un temps record. Ah on savait se débarrasser des gêneurs à cette époque !!!

2 - De anonyme le  21/2/2008

Au BCR/BTI (Bureau Télégraphique International) a été mis en service un système informatique (le CEM : Commutateur Électronique de Messages). Il y avait, à l'époque, un chef de centre "exploitation" : monsieur LOISEAU et un chef de centre "technique" dont le nom m'échappe.. Au pupitre oeuvrait le jovial "Jean Cotard". Un jour, monsieur Loiseau s'affairait autour du CEM un tournevis à la main... et notre Jeannot lui a demandé : "tu changes de branche ?".    Aucune réponse !

Une autre fois, au SYCAM (équivalent de SESAME pour France Câbles) notre copain gérard à appelé  monsieur Loiseau "monsieur Moineau". Là encore, aucune réponse. Je sais, ça ne "vole pas haut..." mais ça me fait toujours rire !

3 - De Michel Lagneau le  21/2/2008

Un dimanche un ctdiv, originaire de la région de Nantes brun assez trapu (il avait coutume de chanter "sur les bords de la tamise") ,  s'est déguisé en prêtre à l'ancienne l'après-midi au bar du bcr . Il s'est mis debout  sur une table près de la fenêtre et quand quelqu'un passait sur le trottoir d'en face (Bourse) il remontait sa soutane, écartait les jambes et en même temps un collègue derrière lui agitait un boudin bien gonflé entre ses jambes, pour faire admirer aux passants un sexe tellement énorme qu'il n'avait rien de vraiment catholique.

Je me souviens, également, d'un IN (Moreau) qui nous faisait faire des "drops" avec les embouts en carton de rouleaux à travers les fenêtres ouvertes de la salle OM côté cour.

Au tex radio nous avions une femme de ménage assez âgée que nous surnommions "bigoudi"

4 - De René Ballart  le 28/2/2008

  Plutôt qu'une anecdote, un témoignage.

J'ai travaillé au BCR de novembre 1969 à août 1975. C'était mon premier emploi.

Natif d'un petit village du Pas de Calais, je me suis retrouvé à Paris que je ne connaissais que par les voyages organisés. La transition fut "terrible". Le métro, le bruit, déjà la pollution et le déracinement familial, autant de raisons qui auraient pu me faire repartir immédiatement vers mes prairies natales. Par chance mon affectation pour débuter ma vie professionnelle a été le Bureau Central Radio, rue de la Banque à Paris, avec le grade de "contrôleur des services radio-électriques", dénomination pompeuse d'une catégorie d'agents de la défunte administration des PTT.

Et là ce fut le bonheur de trouver une ambiance professionnelle que je n'ai jamais retrouvée par la suite. Je n'ai jamais oublié cet esprit d'entraide qui régnait dans ce bureau. J'avais les yeux écarquillés par le travail des collègues qui démarraient la frappe à la perfo, la bande tendue et qui « tapaient » plus vite que le transmetteur. Ces mêmes collègues qui prenaient notre place à la transmission lorsque nous arrivions de Villejuif et que nous ne pouvions assurer assez vite la perforation des tgs et que nous risquions "la culotte". Puis, petit à petit, nous acquérions de la vitesse et quelle saine satisfaction de pouvoir dire à notre tour aux débutants "mets toi à la Ron je prends ta place à la Tron.

Et puis, il y avait la solidarité des déracinés de leur province natale. En tant que nordiste, j'étais assez favorisé pour rentrer tous les 15 jours "au pays". Mais ce n'était pas le cas des bretons ou des gens du Sud-Ouest. Et là, il existait une combine pour ajouter des journées de congés supplémentaires : les remplacements. Je me souviens des 12/24 (12/19 + 19/24) qui nous permettaient d'augmenter le nombre de nos jours de congés. Jamais, il n'y a eu d'embrouille!

Quelle convivialité aussi au bar d'où nous avions une vue imprenable sur la toiture de La Bourse, ainsi que la Cantine au 166 Rue Montmartre réputée comme l'une des meilleures cantines PTT à Paris. Quelle compétence pour le gérant de l'époque et toute son équipe pour nous fournir ces repas de qualité à prix réduit qui nous permettaient de boucler nos fins de mois de fonctionnaires débutants !

Et si vous étiez footeux, comme je l'étais, que de bons moments vous avez vécu les lundis après-midis dans ce championnat corporatif; les déplacements dans les 4L du bureau étaient toujours une épopée. Toute la semaine au bureau nous commentions le dernier match et préparions en paroles le match à venir... Tout un programme!

Et il y avait aussi tous ces personnages hauts en couleur qui faisaient partie du "patrimoine" du bureau. Souvenez-vous du monsieur très classe, portant toujours un nœud papillon et qui nous racontait "la dernière histoire à savoir"; du collègue un peu "poète" qui acheminait les tgs depuis la "gare centrale"; il y avait aussi un breton qui ne s'exprimait qu'en argot, un autre collègue que l'admission au concours des PTT avait projeté direct de Vierzon à Paris. Il y avait aussi "le vase clos" des télégrammes téléphonés et ses surveillantes d'une autre époque pour le management (excusez-moi, ce mot n'existait pas en 1970 je voulais dire encadrement!)

Si vous découvrez ces quelques lignes, je serais heureux qu'elles vous expédient pendant quelques minutes dans un passé de plus de 35 ans. Un passé où nous avons travaillé consciencieusement dans la convivialité, dans l'entraide et dans le respect de tous. En un mot (ou plutôt en trois mots) : une autre époque...

Merci à Alain pour avoir créé ce site et mes amitiés à tous les anciens collègues.

5 - De René Ballart le  28/2/2008

Début des années 1970.

 Vous souvenez-vous de la gare centrale où transitait une grande partie des tgs pour les acheminer dans les autres salles ou vers les télex etc. ??     Je me souviens d'un collègue qui était titulaire du poste stratégique de "Chef de Gare". C'était un garçon très sympathique, un peu poète et qui prenait la vie du bon côté. Il lui arrivait parfois d'ouvrir l'un des conduits pour l'acheminement des curseurs et de pousser le cri de Tarzan.

 Aujourd'hui, je vais vous raconter la réponse à son énième procès verbal relatant une énième erreur d'acheminement pour un télégramme urgent ou officiel qui avait perdu du temps dans une salle où il n'aurait jamais dû transiter. L'inspecteur, chef de division, ne cherchait plus; tous les procès verbaux de l'espèce pour les motifs de retard lui étaient attribués.

 Alors notre brave collègue, en bon fonctionnaire, répondait avec cette phrase digne de Courteline : "Je regrette cette erreur. J'effectue mon travail avec une grande conscience professionnelle. A l'avenir, j'apporterai encore plus d'attention à l'acheminement des tgs urgents." Et il a signé.

 Mais il a ajouté un Post Scriptum :  PS : je me permets de faire remarquer à monsieur l'inspecteur chef de division qu'à la date des faits qui me sont reprochés, j'étais en congés !!!!.... . A dater ce jour, le chef de division, fut obligé de vérifier les feuilles de présence avant de rédiger les PV d'acheminement !

6 - De René Ballart le  28/2/2008

Qui se souvient de l'histoire qui a valu un inspecteur central, responsable d'une GB4, d'être noté au demi-choix pour ne pas s'être rendu compte que certains agents avaient enlevé les lampes "rouges" des perfos durant une nuit ??  Ils les avaient emballées et fait parvenir à une surveillante (digne des surveillantes de la grande époque du téléphone)   et qui les "encadraient" à la baguette. Cette petite phrase accompagnait leur cadeau :"pour éclairer votre lanterne!" . ( Lire, en page 5 des anecdotes, le récit de cette histoire par l'auteur même du "rapt" des ampoules rouges).

 PS encyclopédique du  BCR  : la GB4 était un rythme de travail sur quatre jours. un après-midi de 12 à 20H, le matin suivant de 6H à 12H et la nuit de 20H à 5 ou 6H. Libre le 3ème jour en descente de nuit et le 4ème jour. Et le cycle recommençait le 5ème jour. Les agents effectuant ce rythme de travail étaient considérés comme l’élite…

7 - De René Ballart le  28/2/2008

La mise en place du CEM dans les années 197O donna lieu à de nombreux "plantages".  Nous passions assez souvent de la transmission manuelle à celle électronique avec une méthode rigoureuse préconisée par nos brillants informaticiens. Tout ne se déroulait pas toujours comme dans la "bible" du dirigeur CEM.

 Et au service des litiges, c'était un peu l'affolement... Ce jour là, une gentille petite secrétaire appelle le responsable des litiges, un gars du Sud Ouest dont j'ai oublié le nom et lui déclare avoir reçu 10 fois le même télégramme. Notre collègue, débordé par toutes les anomalies d'un nouveau plantage lui a répondu :  « Vous avez reçu 10 fois le même tg... Et alors  ??? Madame, il y a gens qui ne reçoivent jamais leur télégramme. Au revoir Madame... »

8 - De René Ballart le  28/2/2008

Ceci est une histoire vraie : une plaisanterie faite par un collègue à une autre collègue au service des litiges dans les années 1970 :

 Le responsable des litiges reçoit un appel téléphonique d'un homme qui parle avec un fort accent étranger et qui se déclare être traiteur sur Paris. C'est début décembre et les préparatifs pour Noël commencent. Le réclamant demande un dédommagement suite à une faute de frappe dans un télégramme de commande. Ce traiteur avait commandé 10 000 coquilles d'escargots pour les farcir pour Noël et Nouvel An. Il prétend que l'agent qui a tapé le TG a oublié le "q" de coquilles et qu'il a donc reçu 10 000 c... d'escargots... dont il n'a aucune utilité. Le fournisseur lui demande le paiement de la marchandise et de ce fait il se retourne vers les PTT pour régler la facture. Rien de plus logique…

 Et la communication a bien duré 10 minutes avant que le chef litiges ne se rende compte que c'était une blague de l'un de ses meilleurs amis.

 PS encyclopédique BCR  : en cas de préjudice suite à une faute de frappe, l’administration des PTT ne prenait pas en compte le dit préjudice et en « Grand Prince », elle remboursait le prix du télégramme !

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